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vendredi 27 juin 2014

SUR UN POÈME : Comme un arbre dans la ville - Maxime Le Forestier {Projet Photo 2014 semaine #26}

La première fois que je l'ai vu, j'ai pensé à la chanson de Maxime Le Forestier !
Alors pour le thème SUR UN POÈME de notre 26ème semaine de Projet Photo 2014, je suis retournée le prendre en photo dans son petit bout de jardin, coincé entre béton et bitume ;-)

Photo n°1 - f/5.6 * 1/60s * ISO-100 * sans compensation d'exposition
longueur de focale 20mm (EOS 1100D - équ. 32mm en 24x36)

Photo prise à travers la grille depuis le trottoir...

Comme un arbre dans la ville - Maxime Le Forestier
Écouter sur YouTube

Comme un arbre dans la ville
Je suis né dans le béton
Coincé entre deux maisons
Sans abri sans domicile
Comme un arbre dans la ville

Comme un arbre dans la ville
J'ai grandi loin des futaies
Où mes frères des forêts
Ont fondé une famille
Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume
Pour pousser je me débats
Mais mes branches volent bas
Si près des autos qui fument
Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville
J'ai la fumée des usines
Pour prison, et mes racines
On les recouvre de grilles
Comme un arbre dans la ville

Comme un arbre dans la ville
J'ai des chansons sur mes feuilles
Qui s'envoleront sous l'oeœil
De vos fenêtres serviles
Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume
On m'arrachera des rues
Pour bâtir où j'ai vécu
Des parkings d'honneur posthume
Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville
Ami, fais après ma mort
Barricades de mon corps
Et du feu de mes brindilles
Comme un arbre dans la ville

Titre extrait de l'album Mon Frère (Polydor, 1972)

Photo n°2 (*) - f/5.6 * 1/80s * ISO-100 * sans compensation d'exposition
longueur de focale 32mm (EOS 1100D - équ. 51,2mm en 24x36)

(*) Photo retenue pour le récapitulatif sur Flickr.

Je reconnais que mon pauvre arbre n'est pas très photogénique et que les poèmes sur la ville, Paris ou la tour Eiffel ne manquent pas et que j'aurais pu faire mieux ;-)

o - O - o

Projet Photo 2014 - Plus d'infos (La Fille de la Sardine)

Photo prise pour le thème SUR UN POÈME de la semaine #26 du Projet Photo 2014.

Pour voir les autres participations, on se retrouve sur Flickr dans le groupe PPR La Fille de la Sardine.
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lundi 6 février 2012

Charles d'Orléans - Hiver, vous n'êtes qu'un vilain !

L'ado est en 1ère et passe le bac français à la fin de l'année, alors il achète les anthologies de poésie que lui conseille son professeur.

Dans 90 poèmes classiques et contemporains, j'aime la sélection de vers "qui, plus rares sans être parfaitement inconnus, ont été quelque peu oubliés".

Ainsi cette poésie de Charles d'Orléans, tout à fait de saison mais dont je n'avais jamais entendu parler.

J'avoue, je ne suis peut-être pas non plus une référence en matière de poésie...

Hiver, vous n'êtes qu'un vilain !
Été est plaisant et gentil,
En témoin de de Mai et d'Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.

Été revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Hiver, êtes trop plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On devrait vous bannir en exil !
Sans point flatter je parle plain :
Hiver, vous n'êtes qu'un vilain !

Rondeau 37, Ballades et Rondeaux, vers 1460
Charles d'Orléans (1394 - 1465)


On apprécie les notes en bas de page !

Pour en savoir plus :
Le rondeau (espace Français)
Charles d'Orléans (wikipedia)
version en vieux français (sur Vive Voix)
Charles d'Orléans (La poésie que j'aime)

4ème de couverture :
De Villon à Bonnefoy, 90 poèmes classiques et contemporains, connus et méconnus, vous invitent au voyage en "bateau ivre" ou en "blanches caravelles", avec "Myrto, la jeune Tarentine", ou bien "les dames du temps jadis". De Rutebeuf à Perec, rencontrez, "l'espace d'un matin", "le hareng saur", "l'aigle du casque" ou le "héron au long bec emmanché d'un long cou".

Cette anthologie propose aux lycéens un panorama chronologique de la poésie française et aborde les différents genres et registres, ainsi que les grands courants littéraires et les principaux auteurs du programme. Le parcours pédagogique facilite l'accès aux textes et leur lecture autonome dans le cadre des exercices écrits et oraux du baccalauréat.
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lundi 30 janvier 2012

L'hiver - Pierre Gamarra

Ça fait longtemps que je n'ai pas exhumé une petite poésie d'un cahier de classe !
Celle-ci est de circonstance, alors qu'un froid (polaire) s'abat sur la France...

Apprise et illustrée en CP

L'hiver

A la fenêtre d'un logis,
Un soir brillait une bougie
Non loin d'un bonhomme de neige...
Qu'arriva-t-il ? Vous le dirai-je ?
Qu'arriva-t-il ? Je vous le dis :
Le nez du bonhomme fondit.

Pierre Gamarra

Moi j'aime bien Pierre Gamarra !!
(une autre poésie, illustrée deux fois : La pendule)
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vendredi 4 novembre 2011

Demain dès l'aube - Victor Hugo

Une nouvelle poésie à apprendre et à illustrer pour la rentrée.
Pas très gaie, mais de circonstance au moment de la Toussaint.

R.I.P.

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo (1802 - 1885)


Poème autobiographique où Victor Hugo s’adresse à sa fille Léopoldine, disparue quatre ans plus tôt, et dont il commémore la mort dans un pèlerinage annuel entre Le Havre et Villequier, le village de Normandie où elle s’est noyée et où elle est enterrée. L’un des plus célèbres poèmes de Victor Hugo, publié en 1856 dans le recueil Les Contemplations. (source wikipedia)
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lundi 26 septembre 2011

Les animaux ont des ennuis - Jacques Prévert

Une poésie rigolote pour un lundi matin, apprise en début de CP.
Rigolote mais pas si facile, en milieu de 1er trimestre, à apprendre et illustrer...

Sans doute le crocodile (mon préféré)

Les animaux ont des ennuis

Le pauvre crocodile n'a pas de C cédille
on a mouillé les L de la pauvre grenouille
le poisson scie
a des soucis
le poisson sole
ça le désole

Mais tous les oiseaux ont des ailes
même le vieil oiseau bleu
même la grenouille verte
elle a deux L avant l'E

Laissez les oiseaux à leur mère
laissez les ruisseaux dans leur lit
laissez les étoiles de mer
sortir si ça leur plaît la nuit
laissez les p'tits enfants briser leur tirelire
laissez passer le café si ça lui fait plaisir

La vieille armoire normande
et la vache bretonne
sont parties dans la lande en riant comme deux folles
les petits veaux abandonnés
pleurent comme des veaux abandonnés

Car les petits veaux n'ont pas d'ailes
comme le vieil oiseau  bleu
ils ne possèdent à eux deux
que quelques pattes et deux queues

Laissez les oiseaux à leur mère
laissez les ruisseaux dans leur lit
laissez les étoiles de mer
sortir si ça leur plaît la nuit
laissez les éléphants ne pas apprendre à lire
laissez les hirondelles aller et revenir.

Jacques Prévert.

L'étoile de mer, la grenouille (?), le poisson scie et le poisson sole

J'ai l'air de me moquer, comme ça, mais je trouve ça trop mignon !
Et j'aurais eu bien du mal si j'avais du, moi aussi, illustrer cette poésie.
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lundi 12 septembre 2011

Tombe la pluie - Fernande Huc

Ça fait longtemps que je n'ai pas publié une poésie apprise à l'école, ça me manque, l'occasion de ré-ouvrir les cahiers, d'admirer les illustrations auxquelles les maîtresses attachent beaucoup d'importance et qui doivent remplir toute la surface de la page blanche... au grand désespoir de mes petits écoliers.


Je cherchais une poésie de rentrée, celle-ci m'inspire avec la pluie qui menace...
J'aime beaucoup la représentation des gouttes qui disent "je sonne ♪♫♫" et les petits bateaux dans le caniveau (poésie apprise en CE1).

Tombe la pluie

Tombe la pluie
arrose les jardins
et la rue et les chiens

tombe la pluie
et fais sonner tes gouttes
sur les toits et les routes

tombe la pluie
le long des caniveaux
et change les papiers en tout petits bateaux.

Fernande Huc
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lundi 21 mars 2011

Bonjour ! de Paul Géraldy

Réédition pour les lundis de Chrys et de Zaza d'un dimanche poétique. J'en ai juste profité pour recadrer ma photo initiale (mon 1er recadrage ICI) ... maintenant que je suis quasi pro grâce au projet photo 52 !


Bonjour !

Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s'est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d'ailes,
il a soif de grand jour et d'air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d'un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !"

Paul Géraldy (1885-1983)

Poésie apprise en CE2 pour célébrer l'arrivée du printemps.
► Pour en savoir plus sur Paul Géraldy, c'est ICI.

Publié en avril 2010 pour les dimanches poétiques de Celsmoon.

o-O-o

Ce lundi chez Chrys et chez Zaza : FLEURS. Naturelles ou pas, photographies, peintures, tissu, bijoux, poème, senteurs... Qui nous offre des fleurs ce lundi?


Chaque lundi, un nouveau rendez-vous, un thème.
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dimanche 27 février 2011

Je hais les haies - Raymond Devos

Je ne me souviens plus qui a appris cette poésie, pas facile, facile.

Je hais les haies

Je hais les haies
qui sont des murs.
Je hais les haies et les mûriers
qui font la haie
le long des murs.
Je hais les haies
qui sont de houx.
Je hais les haies
qu'elles soient de mûres
qu'elles soient de houx !
Je hais les murs
qu'ils soient en dur
qu'ils soient en mou !
Je hais les haies
qui nous emmurent.
Je hais les murs
qui sont en nous !

Raymond Devos (1922 - 2006)
www.raymonddevos.com/

En réalité, j'aime les haies et surtout, elles ont leur utilité pour les éco-systèmes et pour protéger les sols de l'érosion. (en savoir plus)

Auvergne (août 2006)

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dimanche 6 février 2011

Il y a des mots - Georges Jean

Il y a parfois des illustrations moins inspirées que d'autres, moins graphique disons (ici, en classe de ce2).


Il y a des mots

Il y a des mots, c’est pour les dire,
c’est pour les faire frire,
c’est pour rire.

Il y a des mots, c’est pour les chanter,
c’est pour rêver,
c’est pour les manger.

Il y a des mots, que l’on ramasse,
des mots qui passent,
des mots qui se cassent.

Il y a des mots pour le matin,
des mots métropolitains,
ou lointains.

Il y a des mots épais et noirs,
des mots légers pour les histoires,
des mots à boire.

Il y a des mots pour toutes les choses,
pour les lèvres, pour les roses,
des mots pour les métamorphoses
si l’on ose...

Georges Jean (1920 - )
http://www.printempsdespoetes.com/

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dimanche 30 janvier 2011

J'écris - Geneviève Rousseau

J'aime les poésies "enfantines", je me régale avec les cahiers de poésie de mes schtroumpfs et plein de sites répertorient les poésies utilisables en classe.

J'ai trouvé celle-ci, par exemple, ici : un choix pour Ce2, Cm1, Cm2 et collège.

J’écris

J'écris des mots bizarres
J'écris des longues histoires
J'écris juste pour rire
Des choses qui ne veulent rien dire.

Ecrire c'est jouer

J'écris le soleil
J'écris les étoiles
J'invente des merveilles
Et des bateaux à voiles.

Ecrire c'est rêver

J'écris pour toi
J'écris pour moi
J'écris pour ceux qui liront
Et pour ceux qui ne liront pas.

Ecrire c'est aimer

J'écris pour ceux d'ici
Ou pour ceux qui sont loin
Pour les gens d'aujourd'hui
Et pour ceux de demain.

Ecrire c'est vivre.

Geneviève Rousseau

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dimanche 23 janvier 2011

Le brochet qui se voulait roi - Pierre Béarn

De nouveau une petite poésie apprise à l'école primaire par fils n°2.


Le brochet qui se voulait roi

Un brochet gourmand se croyait
le roi d'un cours d'eau riche en proies
car tous les poissons le craignaient...

Mais un jour un bébé de carpe
se permit d'avaler sous Lui
un beau goujon qui frétillait !

Aussitôt le brochet glouton
goba la carpe et le goujon.

Mais le goujon avait au bec
un hameçon qui le tirait
vers l'embarcation d'un pêcheur
en vue d'un prochain court-bouillon !

Ce fut la fin du fanfaron
qui se voulait roi des poissons.

Pierre Béarn (1902 - 2004)

http://pierrebearn.free.fr/

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dimanche 16 janvier 2011

Le Tonneau de la Haine - Charles Baudelaire

Nouvelle pioche dans mon petit carnet pour un dimanche poétique avec Baudelaire cette fois-ci. Le choix est limité, je n'avais recopié à cette époque que des poèmes de Baudelaire et d'Apollinaire... et puis j'avais abandonné, ou choisi un autre carnet je ne me souviens plus.

Il n'y a pas de message, c'est juste pour la beauté du texte.


Le Tonneau de la Haine

La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ;
La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts
A beau précipiter dans ses ténèbres vides
De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,

Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,
Par où fuiraient mille ans de sueurs et d'efforts,
Quand même elle saurait ranimer ses victimes,
Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.

La Haine est un ivrogne au fond d'une taverne,
Qui sent toujours la soif naître de la liqueur
Et se multiplier comme l'hydre de Lerne.

- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,
Et la Haine est vouée à ce sort lamentable
De ne pouvoir jamais s'endormir sous la table.

Charles Baudelaire (1821 - 1867)
Les Fleurs du mal, Spleen et idéal - 1857


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dimanche 9 janvier 2011

Changements d'écriture

Quand j'étais plus jeune, j'avais une belle écriture. C'est du moins ce que m'a longtemps répété le père de mon chéri, qui s'émerveillait en contemplant les enveloppes de mes lettres (il ne pouvait pas voir l'intérieur évidemment).

J'étais fleur bleue, je recopiais des poésies dans un joli carnet, pour le plaisir d'écrire, de préférence avec un stylo plume.

Salomé - Guillaume Apollinaire (Alcools)

Je recopiais aussi des recettes, que je rangeais dans mon vieux livre de cuisine  pour être sûre de les retrouver (autre exemple de mon écriture dans l'article, plus jeune).


J'écrivais bien mais je n'écrivais pas vite.
Et en revoyant ces pages, je ne trouve pas mon écriture si lisible.

J'ai eu une période où je mettais des petits ronds sur les i, j'ai écrit à l'encre violette et à l'encre marron. Un jour j'ai modifié la forme de mes a (cf plus bas) mais globalement c'est difficile de modifier volontairement son écriture.

En commençant à travailler, j'ai du écrire plus vite et mon écriture ne ressemble plus du tout à celle que j'avais à 18-20 ans. Et puis à force d'écrire avec un clavier, je m'aperçois que j'ai du mal à écrire avec un stylo autre chose que des listes.

Je serais bien incapable de retrouver mon écriture d'autrefois. Aujourd'hui mon écriture c'est ça (je m'étais appliquée pour la démonstration du stylo qui gomme).


Ou plus souvent ça, quand j'écris mes menus de la semaine...
Tout de suite, ça casse le mythe !


Pourtant j'aimais écrire, de préférence avec un stylo plume, pour la sensation, le plaisir de dessiner les lettres. Il m'arrive encore de temps en temps de recopier des passages de livres, mais de plus en plus rarement...

Pour le défi-mot d'Angelita de janvier : ECRIT (URE)

C'est aussi ma participation aux dimanches poétiques de Bookworm.
Je remets le poème pour le plaisir de l'écrire, de le relire.

Salomé

Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
Sire je danserais mieux que les séraphins
Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
En robe de comtesse à côté du Dauphin

Mon coeur battait battait très fort à sa parole
Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
Et je brodais des lys sur une banderole
Destinée à flotter au bout de son bâton

Et pour qui voulez-vous qu'à présent je la brode
Son bâton refleurit sur les bords du Jourdain
Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode
L'emmenèrent se sont flétris dans mon jardin

Venez tous avec moi là-bas sous les quinconces
Ne pleure pas ô joli fou du roi
Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse
N'y touchez pas son front ma mère est déjà froid

Sire marchez devant trabants marchez derrière
Nous creuserons un trou et l'y enterrerons
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu'à l'heure où j'aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L'infante son rosaire
Le curé son bréviaire

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Alcools, 1913
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dimanche 2 janvier 2011

Les mois de l'année - Alain Bosquet

Impossible de rater cette poésie pour commencer la nouvelle année !

Illustration de la miss, année de CP

Les mois de l’année

Janvier pour dire à l’année « bonjour »
Février pour dire à la neige « il faut fondre »
Mars pour dire à l’oiseau migrateur « reviens »
Avril pour dire à la fleur « ouvre-toi »
Mai pour dire « ouvriers nos amis »
Juin pour dire à la mer « emporte-nous très loin »
Juillet pour dire au soleil « c’est ta saison »
Août pour dire « l’homme est heureux d’être homme »
Septembre pour dire au blé « change-toi en or »
Octobre pour dire « camarades la liberté »
Novembre pour dire aux arbres « déshabillez-vous »
Décembre pour dire à l’année « adieu, bonne chance. »
Et douze mois de plus par an,

mon fils,
pour te dire que je t’aime.


Alain Bosquet (1919 - 1998)

"La nouvelle guirlande de Julie" - Éditions Ouvrières

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dimanche 19 décembre 2010

Partout à la fois

On attend toujours le Père Noël ;-)


Pas d'auteur mais j'ai trouvé un paragraphe supplémentaire sur internet, peut-être jugé bizarre par la maîtresse de CE1 ? C'est vrai qu'il est un peu étrange...

Partout à la fois.

On le croit dans les nuages
Il rôde dans le village.

On le croit dessus les toits
Il court dans le p'tit bois.

On le croit à son traîneau
Il trotte à bourriquot.

On le croit en Laponie
Il se promène à Paris.

Il est ici et là
Partout à la fois
Pour le Père Noël
Ce n'est pas un problème !

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(avec un livre d'Aimé Césaire à gagner)
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dimanche 12 décembre 2010

Petit Garçon - Graeme Allwright

Pour les dimanches poétiques de Bookworm, une chanson de Noël toute douce que j'aimais beaucoup chanter avant le bisou du soir.

Et une photo d'archive, du temps où le Père Noël passait chez moi pendant la nuit.
Quelle époque à votre avis ?... (edit du 13/12 : photo de décembre 1970)


Petit Garçon


(Petit Garçon, Graeme Allwright : écouter sur Deezer)

Dans son manteau rouge et blanc
Sur un traîneau porté par le vent
Il descendra par la cheminée
Petit garçon, il est l'heure d'aller se coucher

Tes yeux se voilent
Ecoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler ?

Et demain matin petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher

Tes yeux se voilent
Ecoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler ?

(D'autres chansons dans l'index "musique")
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dimanche 5 décembre 2010

Un peu de poésie dans le métro

Pendant 15 ans, la RATP a affiché des poèmes dans son réseau, métro et bus.
Et puis en 2008, un faire-part a été adressé à la presse :
"Gérard Cartier et Francis Combes,
ses parents,

les poètes de France et du Monomotapa
les Anciens et les Nouveaux,
ceux de la rose et ceux du réséda,
les amoureux et les pensifs,
les simples et les savants,
les diserts et les concis,
ses amis et ses amants,

ont le regret de faire part de la disparition de

POÉSIE DANS LE MÉTRO

advenue dans sa quinzième année
à l'issue d'un brutal accès de fièvre mercantile.

La disparue sera mise en fosse sans cérémonie.

Ceux qui l'aiment
peuvent adresser leurs témoignages de sympathie à:

Monsieur Pierre Mongin
Président-Directeur Général de la RATP
54 quai de la Rapée 75 012 Paris."
Lire aussi :
Fin de partie pour la poésie dans le métro (Métro - 27/03/2008)
Poésie dans le métro (sur le site de Gérard Cartier)

► Aujourd'hui on croise encore quelques poésies, plus utilitaires mais néanmoins sympathiques, comme celle-ci dans un RER.


Destin d'un journal abandonné

Attrapé à la volée,
Feuilleté en vitesse sur le quai,
Lu et relu, même l'édito,
Classique pour le journal du métro !
Mais sur le siège abandonné,
Glissé, tombé, piétiné, déchiqueté,
Eh oui, pour le pauvre journal, la poubelle
Eut été, ô combien, une fin plus belle...


► Plusieurs anthologies réunissant l'essentiel des poèmes affichés depuis 1993 dans le réseau de la RATP ont été publiées aux éditions Le Temps des Cerises.


Poèmes pour voyager - anthologie des poèmes dans le métro et le bus
Le Temps des Cerises, mars 2005 (commander sur le site éditeur)

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dimanche 28 novembre 2010

Il a neigé - Maurice Carême

Il a neigé à Paris, mais vraiment peu, un quart d'heure à peine.
Au grand désespoir des enfants qui rêvent déjà de grandes batailles de boules de neige... et se souviennent des réveils enneigés de l'an passé.


Il a neigé

Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé
Que le chaton noir croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.

Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé
Que les choses
Semblent avoir changé.

Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
A cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer
Des moineaux effrontés.

Maurice Carême

 
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dimanche 21 novembre 2010

Bonshommes de neige

Pour ceux qui se sont étonnés que nous ayons rangé nos bonshommes de neige au congélateur, je voudrais préciser que ces bonshommes étaient vraiment tout petits puisque chacun tenait dans la soucoupe d'une tasse à café.

Comme il y avait peu de neige, et qu'il ne faisait pas très froid, les enfants ont eu envie de profiter de leurs bonshommes pendant toute la semaine des vacances.

On se rend mieux compte de l'échelle sur ces photos...


Seuls les trois petits bonshommes dans les soucoupes, les trois premiers, ont eu les honneurs du congélateur. Les autres, les parents, sont restés dehors...


L'hiver
A la fenêtre d'un logis,
Un soir brillait une bougie
Non loin d'un bonhomme de neige...
Qu'arriva-t-il? Vous le dirai-je?
Qu'arriva-t-il? Je vous le dis :
Le nez du bonhomme fondit.
Pierre Gamarra

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dimanche 14 novembre 2010

Les pingouins au bain

Une poésie un peu particulière pour ce dimanche poétique, avec la comptine d'un petit album plastifié pour le bain dont j'aimais beaucoup les sonorités.

L'histoire est mignonne comme tout en plus.


Les pingouins au bain

A la queue leu leu,
ou bien deux par deux,
les petits pingouins
vont prendre leur bain.

Ils claquent du bec,
se font des courbettes,
les petits pingouins,
en allant au bain.

Sur un rocher de glace
les pingouins s'entassent,
et plongent un à un.
Vive l'heure du bain !


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