El Desdichado
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gérard de Nerval (1808-1855)
Les Chimères, 1854
Le château de Val (Cantal)
► commentaire du texte sur http://www.etudes-litteraires.com
► biographie de Gérard de Nerval sur L'Encyclopédie de l'Agora
Le rendez-vous des dimanches poétiques se trouve chez Celsmoon.
Souvenirs, souvenirs...
RépondreSupprimerMagnifique poème, très ésotérique. Je file lire le commentaire sur Etudes littéraires.
RépondreSupprimer@Me, Myself and I : Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas lu, vivement que l'ado l'étudie en classe ;-)
RépondreSupprimer@Schlabaya : Une sélection classique mais je ne m'en lasse pas!